Je présente aujourd’hui un troisième poème du recueil Poésies d’une Enfant publié début 1903. J’ai choisi celui qui me semble le plus beau, il se trouve dans la section Nature. Antonine Coullet le composa à dix ans, son thème est la lune, ce petit luminaire qui semble avoir si bien inspiré la jeune poétesse.
CLAIR DE LUNE
Le ciel est pâle et bleu, et la lune sereine
Joue sur l’onde nacrée ses reflets doux et tendres.
Le bruit d’une cascade, au loin, se fait entendre,
Et la terre se tait sous un voile d’ébène.
J’aime les clairs de lune où le silence plane,
Où l’insecte blotti sous le gazon vert, rôde,
Où le premier bourgeon, la première émeraude
Frémit au vent, caché sous le platane,
Au vent des nuits!
La lune au reflet lent, comme celle que j’aime,
De ses rayons divins emplit le ciel suprême
De son sourire doux, doux comme son regard.
Comme un voile d’argent, un nuage gris-perle
L’entoure, et dans le bois voisin gazouille un merle
Des senteurs, des parfums flottent dans le hasard.
11 février 1902.
Source du poème : Antonine Coullet, Poésies d’une Enfant, Alphonse Lemerre (1903).
Précédemment publié sur Agapeta, 2018/02/23.