Dans le recueil de vers Le Livre d’Heures de l’Amour (1887), j’ai choisi un poème à propos d’un homme d’âge mûr amoureux d’une jeune fille : la jeunesse se dérobe face aux avances de l’adulte. Le titre en latin signifie « jeune fille lascive »
LASCIVA PUELLA
LA jeunesse est une amante
Savante à nous agacer ;
Je l’aime, elle me tourmente,
Et moi, je veux l’embrasser.
Je veux prendre par la robe
La jolie enfant qui rit ;
Je cours, elle se dérobe,
Et me raille avec esprit.
« Ne fuis pas si loin ! j’arrive !
Je veux tenir un moment
Ta frêle taille captive
En un doux enlacement… »
J’effleure en vain ses épaules
D’un baiser furtif !… Là-bas,
Elle est derrière les saules,
Et ne reparaîtra pas.
Source du poème : Jean Aicard, Le Livre d’Heures de l’Amour, Paris : A. Lemerre (1887), numérisé sur Internet Archive. Le poème est page 209.