L’écrivain, libraire, journaliste et critique Pierre Béarn (de son vrai nom Louis-Gabriel Besnard, 1902–2004) exerça son talent dans divers domaines de la littérature. En 1951, dans son recueil Couleurs d’usine il écrivit les vers suivants :
Au déboulé garçon pointe ton numéro
Pour gagner ainsi le salaire
D’un morne jour utilitaire
Métro, boulot, bistro, mégots, dodo, zéro
En 1968, il en tira la fameuse expression « Métro-boulot-dodo ».
Sous le titre Les Passantes, il composa de courts poèmes érotiques, publiés dans trois plaquettes illustrées de 45, 43 puis 48 poèmes en 1964, 1966 et 1979. Ils furent complétés par d’autres, formant un total de 147 poèmes en tête de son recueil D’amour et d’eau claire publié en 1983, qui rassemble l’essentiel de sa poésie d’amour.
J’ai choisi le 27e poème des Passantes, où l’érotisme juvénile s’exprime avec tendresse derrière le voile des métaphores.
Viviane avait huit ou dix ans
quand je pénétrai dans son lit
par l’imprudence de sa mère…Minuit glissait dans notre sang.
Bientôt ma main me fit m’éprendre
d’une autre main vite captive
et qui bientôt se précisa
en relief de bonne entente
sur les éléments de ma vie…Minuit sonna dans notre sang.
Source du poème : Pierre Béarn, Les Passantes, dans D’amour et d’eau claire, Paris : Bernard Grasset (1983).
Ce poème a été transcrit dans la collection Amours Enfantines par François Lemonnier. Merci à lui pour avoir attiré mon attention sur ce poème et sur ce recueil.
Pour plus d’informations sur Pierre Béarn, voir le site web qui lui est consacré.