Rêverie, par Victor Delbergé

Kate Greenaway - Brother and sister
Kate Greenaway – Brother and sister – provient de iamachild.wordpress.com

Le poète occitan Delbergé aime la nature et beaucoup d’autres choses, mais préfère son amour de jeunesse Lucie Planques. Comme il écrit dans la dernière strophe du poème « Ce que j’aime » :

Mais j’aime mieux, vois-tu L…, ton doux sourire,
Et tes petites mains et ta bouche où respire
Ce que voudrait cacher, je crois, ton jeune coeur.

Six des poèmes de Mes baisers de vingt ans sont en effet dédiés à Lucie, et j’ai choisi le plus tendre d’entre eux :

RÊVERIE

A Mlle Lucie P.

Aux doux baisers d’hier lorsque mon âme rêve,
Je t’aperçois devant mes yeux.
Je vois ton doux regard, ta bouche fille d’Eve,
Et tes sourcils longs et soyeux.

Et ta petite main qui sur mon bras se pose,
Et ton cou si mignon, si blanc,
Et dans tes noirs cheveux le pavot et la rose
Placés par une main d’enfant.

Ta bouche me sourit, tes yeux disent : « je t’aime »
Et bientôt sur mon front brûlant
Je sens un doux baiser. Ah ! dans un rêve même
Il est aussi doux qu’enivrant.

Et bien pour m’éveiller je te demande encore,
Un de ces gros baisers d’amour.
Ma bouche en aspirant ce souffle que j’adore
Te dira mes rêves d’un jour.

Juillet 1879.

Source du poème : Académie des muses santones : Victor Delbergé, Mes baisers de vingt ans, poésies. Rodez : Imprimerie H. De Broca (1880). Numérisé sur Gallica. Le poème est page 21.

Ce poème a été transcrit dans la collection de textes L’Univers sensuel, sexuel et sentimental de la Fillette impubère, au travers de l’Histoire, de l’Ethnographie et de la Littérature, Tome I : Interactions entre enfants par François Lemonnier. Merci à lui pour avoir attiré mon attention sur cet auteur et ce livre.

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