Des traditions populaires ont longtemps été associées au 1er mai, avant qu’il ne soit devenu le symbole du mouvement ouvrier ; certaines d’entre elles sont héritées de fêtes religieuses antérieures au christianisme, comme celle de Beltaine chez le Celtes, célébrant le renouveau et l’amour. Ainsi des jeunes (ou petites) filles s’habillent en blanc et on élit parmi elles la « Reine de Mai ». Elles peuvent aussi danser autour d’un poteau, « L’Arbre de Mai ».
Le poème de Jean Aicard évoque la tradition de l’élection de la Reine de Mai, et ici une fillette joue à être celle-ci.
LA REINE DE MAI
Une petite enfant dans sa robe de fête
Se tient assise et joue à la Reine de Mai.
Elle sourit. Elle a des roses sur sa tête ;
Elle a fait d’un grand lis son sceptre parfumé.
Toute de blanc vêtue, elle est sous de longs voiles
Fins et plus transparents qu’un nuage léger ;
Mille fleurettes d’or y semblent des étoiles.
Immobile et muette, elle a l’air de songer.
L’Espérance est ainsi, blanche et voilée, et reine ;
C’est la petite Maye au regard souriant,
L’enfance qui parfois comme une aube sereine
Pleure avec de grands yeux où bleuit l’Orient.
Source : Jean Aicard, La Chanson de l’Enfant, 7ème édition, 1885. Versions sur Internet : 7ème édition sur archive.org, 8ème édition sur Gallica.
Précédemment publié sur Agapeta, 2015/08/02.