A la petite cousine, par Jean du Chaussoy

Kate Greenaway - Valentine
Kate Greenaway – Valentine (c.1880) – Wikimedia Commons

Voici encore un poème repris de la collection de textes L’Univers sensuel, sexuel et sentimental de la Fillette impubère, au travers de l’Histoire, de l’Ethnographie et de la Littérature, Tome I : Interactions entre enfants par François Lemonnier.

Il donne comme source la page 101 du numéro initial (Tome 1, numéro 1) et probablement unique de La Revue noire, paru le 1er mars 1898 sous la direction de Georges Sadnac, et republié en décembre 2022 par Hachette BnF. Je ne le possède pas, donc je n’ai pas pu vérifier la transcription par François Lemonnier.

La Revue noire
La Revue noire, Tome 1, Numéro 1

Le poète revient avec nostalgie sur son amour d’enfance, sans cesse entravé, dont il entrevoit la réalisation dans ses vieux jours:

A la petite cousine.

Tout petits, le jardin nous paraissait bien grand
Quand, tous deux, nous jouions sous la tonnelle verte,
Monsieur l’abbé criait par la fenêtre ouverte,
Et nous nous embrassions, cousine, en soupirant…

… Il est bien trop petit, ce jardin. Il vous prend,
Chaque soir, des frayeurs de vous voir découverte
Par la petite sœur qui vous poursuit, alerte,
Quand nous nous embrassons, cousine, en soupirant.

Hélas ! vous ne serez plus jamais dérangée,
Quand je deviendrai vieux, que vous serez âgée…
Et nous retrouverons que le jardin est grand

Quand, tout en promenant nos tristes rêveries,
Sous le tremblottement de nos lèvres flétries,
Nous nous embrasserons, cousine, en soupirant !

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.