Philippe Zilcken (1857–1930), peintre et graveur néerlandais, était un ami de Paul Verlaine, dont il fit un portrait. En novembre 1892, Verlaine se rendit à La Haye pour rendre visite à Zilcken et son ami le peintre Jan Toorop. Ce voyage fut relaté dans son texte Quinze jours en Hollande, publié en 1893.
Au cours de cette visite, il tomba sous le charme de Renée, la fille de Zilcken âgée d’un an et demi. Il lui il dédia ce sonnet:
À Mlle Renée Zilcken
par Paul Verlaine
Ô Mademoiselle Renée,
Fillette exquisement mignonne,
Que le bon Dieu toujours vous donne
Vie élégante et fortunée.
Grandissez dûment bien aimée,
Dans la sagesse douce et bonne.
Sous l’œil, qui sourit et s’étonne.
De votre famille charmée.
Soyez l’espoir et le bonheur
De votre père, lui, l’honneur
De l’art et de votre famille,
Et de votre mère, l’honneur
Et la grâce d’une famille
S’étonnant de tout ce bonheur.
Ce poème fut ensuite repris dans la deuxième édition de sa collection Dédicaces publiée en 1894, avec une ponctuation légèrement différente, et daté « La Haye, octobre 1892 », alors que la visite eut lieu en novembre.
Renée Hélène Laure Zilcken, née le 21 avril 1891, pratiqua la peinture et la gravure. Elle épousa le 12 mars 1919 le peintre Johann Dieterich Horst, et mourut le 24 juin 1969.