Estelle, Estelle, se dandinant comme un canard, joyeuse à ma rencontre. Estelle, Estelle, sautillant les pieds joints et chantant « Cho — cla, cho — cla, cho — cla ! »
Je veux des poèmes, des fleurs de rêve, des vers d’argent étincelants de promesses, des phrases de miel pour allumer mon cœur. Videz votre âme des mots perdus, soyez poète pour moi.
Je le serai, je vous dirai les paroles de désir parmi les étoiles. Je me presserai comme un fruit afin de vous servir le meilleur de moi-même, offert sur un plateau à votre délectation.
Jeunesse retrouvée !
Mon cœur est captivé
Par mon étoile verte
À moi toujours ouverte,
Rêve bleu de mes jours,
Dévoilant ses atours.
Fleur nue de vérité,
Doux charbon de bonté,
Trésor noir des poètes,
Ma belle amie s’apprête
À hanter mes vieux songes
Quand les nuits d’or s’allongent.
Ce poème est pour moi ?
Oui mon amour.
Namour ? Vous avez dit Namour ? Namour-namour, je suis votre Namour !
Elle se met à sautiller en criant « Na — mour ! Na — mour ! Na — mour ! »
Estelle, Estelle, Estelle ! Estelle aux grands yeux tristes, à la petite bouche rieuse, ses douces mains serrant les miennes. Le vent souffle Estelle, la pluie coule Estelle, le soleil brille Estelle, la neige floconne Estelle. Le regard d’Estelle, le sourire d’Estelle, lieu géométrique de mes passions. Estelle ! Étoile de ma vie, secret du bonheur, je vis pour toi.
Elle pirouette sur un pied et se tourne vers moi, levant la tête, les yeux grand ouverts.
C’est une chose bien simple et pourtant si mystérieuse : j’ai convenu que vous correspondiez à mon attente et j’ai décidé de vous aimer.
Ô ma douce Estelle !
Sublime vision d’amour,
Rêve éternel sans retour ;
Volupté noire insoumise,
Un frêle esquif qui se brise
Contre le mur de la haine.
Nos âmes seront en peine :
Délice persécuté,
Toujours, partout détesté,
Notre amour est interdit,
Persécuté et maudit.
Ivan Torrent — “Forbidden Love”
une larme coule sur sa joue…
Namour nié,
Namour bafoué
Et calomnié !
Namour bâillonné,
A qui on interdit
De dire son nom.
Namour faidit,
Namour dépossédé,
Spolié et pourchassé !
Ma merveilleuse Estelle,
Mon amour, ma pucelle,
Notre si grand péché
Vivra toujours caché.
se dressant
Aimez-moi, aimez-moi…
Aimez-moi sans retenue !
Aimez-moi de ce désir
Que le monde abhorre et persécute !
Ce désir,
N’en ayez pas honte,
Ne le rejetez pas,
Je le tiens pour très précieux.
Sans la moindre retenue,
Je vous aime toute nue.
D’un désir illimité,
Je goûte votre beauté.
Je veux vos baisers,
Je veux vos caresses,
Déshabillez-moi.
Vous devez oser
Me donner l’ivresse
Avec votre doigt.
D’un corps brûlant
La demoiselle
Fera l’offrande,
Son ventre blanc,
Nid d’hirondelle,
Sa douce amande.
♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Dans ma fleur,
Porte ouverte,
L’amour entre.
Votre ardeur
S’est offerte
Sur mon ventre.
♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Par delà les fenêtres de mon cœur flotte le rêve d’Estelle, songe bleu plongé dans l’infinité du désir… Estelle, Estelle ! Je me perds dans tes bras, je m’oublie dans ton baiser, je ne suis plus moi-même.
Ceci est une version révisée d’un article précédemment publié sur Agapeta, 2016/06/25.