Les pélerins du paradis d’amour doivent ouvrir sept portes, et pour chacune briser le sceau qui la maintient fermée.
Le premier sceau, ce brouillard
Qui nous voile le regard,
Levons-le, petite fille !
Nous voir, c’est un tel plaisir.
Mon amie, tes beaux yeux brillent
De tous tes jeunes désirs.
Le deuxième sceau referme
Le livre des mots d’amour.
Notre cœur cherche toujours
Les chants du bonheur en germe.
Mon amie, ta douce voix
M’a parlé de ton émoi.
Troisième sceau, poings fermés ;
Ouvrons-les à la tendresse !
Cinq doigts pour une caresse,
Tenons-nous main dans la main.
Nous nous sommes tant aimées,
Mon amie aux joues carmin.
L’horrible quatrième sceau
Sépare nos douces lèvres.
Succombons à notre fièvre !
Mon amie, viens donc vers moi,
Que ma bouche soit à toi,
Je subirai ton assaut.
Brisons le cinquième sceau
Qui opprime notre peau.
Corps contre corps, enlacés,
Nous voulons nous caresser
Sans fin, car mon seul désir,
Mon amie, c’est ton plaisir.
Le sixième sceau bannit
Notre jardin des délices.
Mais ta fleur, je la bénis,
Et je bois dans ton calice,
Péché d’amour immortel,
Ma merveilleuse pucelle.
Ta fleur rouge grand ouverte,
Tremblante dans ton désir,
À la joie tu t’es offerte.
Tu m’as fièrement conduit
Sur ton bouton de plaisir,
Bonheur de toute une nuit.
Le septième sceau étreint
La porte du paradis.
Sceau brisé, s’ouvre l’écrin.
Doucement, il s’agrandit ;
Un jour, la chambre secrète
Au sacrement sera prête.
Quand cela arrivera,
Je ne le sais, je l’attends.
Neuf strophes pour neuf printemps,
Mon amie, tu fleuriras…
Toi mon merveilleux amour,
Délice de tous mes jours.
Une première version de ce poème a été publiée sur Agapeta, 2017/01/05.