L’érotisme a toujours joué un rôle important dans la vie et l’œuvre de Pierre Louÿs (1870–1925). Il rassembla une collection de photographies et il écrivit des romans et poèmes érotiques, dont des doublures coquines de ses œuvres publiées, et même des parodies pornographiques comme son Manuel de civilité pour les petites filles à l’usage des maisons d’éducation. Nombre de ces textes furent publiés après sa mort.
J’ai sélectionné dans son recueil Poésies Érotiques, publié pour la première fois en 1927, sept poèmes traitant de jeunes filles impubères. Contrairement à notre époque qui met un mur entre l’enfance et le monde adulte, Louÿs considère les fillettes comme de petites femmes, pas encore formées physiquement et devant encore apprendre, mais participant gaiement aux activités sexuelles des adultes, qui d’ailleurs trouvent cela normal.
Poésies Érotiques
XXIV
Sur le Cours-la-Reine, un soir,
Dans un triste et froid pissoir
Surmonté d’un réverbère,
Mon doigt précurseur mouillait
Le petit anus douillet
D’une apprentie impubère.
XXX
« Combien coûte la nuit d’auberge,
Jolie enfant, petite vierge ?
— La chambre et moi, c’est un écu ;
Deux s’il faut vous branler en outre :
Trois si vous préférez me foutre ;
Quatre si vous foutez en cul.
— Ange pur, ce chaste langage
Fait dresser ma pine et l’engage ;
Mais, dites-moi, tendre fleur bleue.
Savez-vous bien sucer la queue ? »
XXXVI
Par la porte d’une chaumine
Je vis un soir deux paysans
Tâter le con d’une gamine
Qui pouvait bien avoir onze ans.
L’aîné bandait comme une poutre.
S’étant peu à peu convaincu
Qu’elle n’était pas bonne à foutre
Il regarda son trou du cul.
L
« Gamine, approche nous parler.
Penche un peu l’oreille, ma belle.
Ce monsieur vient pour t’enculer…
— Je veux bien, madame Isabelle.
— Trousse-toi bien haut par-devants
Voyez, monsieur, qu’elle est mignonne !
Pas l’ombre d’un poil ! c’est crevant
De penser qu’on l’entroufignonne. »
LIII
« Madame, auriez-vous la bonté
De me fournir une ouvrière
Qui baise de l’autre côté ?
— Petite fille ? ou gros derrière ?
— Toute jeune. Environ treize ans.
— Oh ! monsieur, j’en ai là plus d’une.
Mes trottins sont bien complaisants…
Mais la voulez-vous blonde ou brune ?
— Je la veux, puisque j’ai le choix,
Blonde, avec le trou du cul rose,
Et fluette comme un anchois :
Impubère, cela s’impose.
— Bien, j’ai tout justement ici
Une gosse un peu maigrichonne
Qui s’amuse souvent ainsi.
Vous verrez : c’est une cochonne.
Elle est blonde avec des bandeaux.
Elle est gentille agenouillée
Avec sa natte sur le dos.
Enculez-la tout habillée. »
LVI
Dans un lit à trois nous couchions,
Moi, la maman et sa gamine,
La mère suçait mes couillons
Quand la fille avalait ma pine.
La gosse avait dix ans et quart
Mais la mère en avait vingt-quatre.
Pour le moindre petit écart,
La gamine se faisait battre.
Il fallait qu’elle me donnât
Son con, sa bouche et son derrière,
Son petit trou du cul grenat,
Plus étroit qu’une boutonnière.
La mère y fourrait sous mes yeux
Son doigt couvert de vaseline
Et criait deux fois : « Tiens-toi mieux !
Sinon, t’auras ta gifle, Aline ! »
Alors la gamine en tremblant
Écartait avec ses mains sages
Un petit cul tout rouge et blanc
Qui m’offrait au choix deux passages.
LX
Chut ! maman ! fais pas de potin.
La fille à Madame Germaine
Vient chez nous pour être putain.
La voilà que je la ramène.
Elle court sur ses quatorze ans
Mais on dirait qu’elle en a qu’onze
Et faut voir ses yeux languissants
Quand elle déculotte un gonze !
Son petit chose est trop étroit
Pour baiser à notre manière ;
Au lieu de la prendre à l’endroit
On lui fait ça dans le derrière.
Elle traînait dans les pissoirs,
Mais sa mère m’a dit : « Renée,
Donne-moi cent sous tous les soirs.
Je te la cède à la journée. »
Source des poèmes : Pierre Louÿs, Poésies Érotiques, 1ère publication en 1927, numérisé sur Wikisource.