Pierre Bonmartin est un poète mineur de la région bordelaise. Sous le pseudonyme de Caspléga, il publia Poésies, un recueil de vers. Ses poèmes sont souvent empreints de moralisme et de mièvrerie, mais celui-ci, consacré à un amour perdu d’enfance, pourra nous charmer.

Mélodie.

Je t’aimais, ma blanche colombe,
Comme on aime un ange du ciel ;
Mais le lis brille, flétrit et tombe
Comme la rose au teint vermeil.
Tandis que le soleil superbe
Brûlait les champs et les guérets,
Enfants nous folâtrions sur l’herbe
Sous les grands arbres des forêts.

Ta voix était suave et douce
Comme le concert enchanté
Qu’on entend vibrer sous la mousse
Par une belle nuit d’été
Ou comme le chant de la brise,
Chant d’espérance et de regrets,
Quand son souffle embaumé se brise
Dans les grands arbres des forêts.

Eva, mon ange, mon idole,
Adieu ! ton sourire s’éteint,
Vers le ciel ton âme s’envole.
Trop longtemps l’espoir me soutint.
Maintenant ces yeux pleins de charmes,
Ces beaux yeux que j’idolâtrais
Sont clos, j’irai verser des larmes
Sous les grands arbres des forêts.

Source du poème : Caspléga, Poésies, Marmande : imprimerie Pélouzin (1868). L’ouvrage est numérisé sur Gallica. Le poème est page 44.

Ce poème a été transcrit dans la collection Amours Enfantines par François Lemonnier. Merci à lui pour avoir attiré mon attention sur ce poème et sur ce recueil.