Les mots écarlates de l’amour, les couleurs de la passion, nos cœurs enflammés… nous ne dormirons pas ce soir, le crépuscule éveillera l’oiseau du désir. Vole, vole éternellement, désir ailé.
Ma belle, mon amie, douce fleur de lune,
A connu trois mille sept cent cinquante nuits.
M’offrant son sourire, doux baiser de prune,
Elle m’a regardé, voici qu’elle me suit.
Hanches ondoyantes, ses petits pas gracieux
Ont jeté le trouble dans mon cœur en émoi.
Ma belle, dites-moi les mots noirs de vos yeux,
Ma belle à la bouche de pêche, dites-moi.
Sur la grève blanche, nos pas enchevêtrés,
Si lents, ont enlevé les cloisons des âmes
Qui désormais sans peur vont s’interpénétrer.
Entre nous tout est vrai, sans le moindre blâme.
Ce fut notre jour bleu, le chemin sans retour
Du désir clandestin réclamant son bonheur.
Ma belle, dites-moi les mots roses d’amour,
Ma belle aux yeux de feu, dites-moi vos couleurs.
Ma belle aux dix printemps, les flocons de vos yeux,
Sombre phares trônant sous la pluie chantante,
Étincellent vers moi de leurs feux malicieux.
Je m’y suis tant perdu, prunelles ardentes.
Mignonne, d’adorer votre bouche rose
Sur vos petites dents, je souffre mille maux.
Ma belle, dites-moi les mots bruns qui osent,
Fille bleue de neige, dites-moi tous ces mots.
Nos baisers timides au goût de fruits candis
Résonnent dans nos yeux, caressant leur peau nue,
Fleurs étincelantes de notre amour maudit
Aux désirs embrasés de ferveur contenue.
Pluie de baisers roses inondés de larmes,
Je ne pus rien faire pour adoucir leur sort.
Ma belle, dites-moi les mots d’or qui charment,
Ma belle, ma douce, dites-moi les mots d’or.
Les douces caresses ont effacé les pleurs,
L’extase a embrasé la fleur de carouge
Quand s’illuminèrent dans toute leur splendeur
Les désirs flamboyants de notre nuit rouge.
Soumis à nos passions, s’ouvre notre bonheur —
Enlacés dans un nœud, nos sens sont en émoi.
Ma belle, dites-moi les mots rouges du cœur,
Ma belle, mon amour, dites-moi, dites-moi.
Délices de l’azur, nous nous sommes aimés.
Mystères de carmin, nous nous sommes connus.
J’ai tendrement goûté vos trésors parfumés
Quand dans notre jardin vous étiez enfin nue.
Bonheur de l’abandon aux perles du plaisir,
La fleur printanière s’offrit à son amant.
Ma belle, dites-moi les mots verts du désir,
Ma belle, douce enfant, dites-moi seulement.
Mon amour, mon trésor, fleur tendre de mon cœur,
Sept mille cinq cent fois sept cent vingt minutes
Emplirent votre vie de longs jours de candeur,
Avant que vous plongiez dans la passion brute.
Vos baisers langoureux, la fleur que vous cherchez
Sur un petit bouton rose fou de plaisir,
Ma belle, dites-moi les mots blancs du péché,
Ma belle nudité, dites-moi vos désirs.
Précédemment publié sur Agapeta, 2017/10/06.