La poésie et l’amour appartiennent à la nuit. Pas une nuit froide et calme des corps engourdis, mais une nuit torride et violente, enflammant le désir. À tout âge, nous devons brûler pour vivre.
Petite fille aux yeux qui rêvent d’amour noir,
Nos regards de velours se sont croisés un soir…
Ils ont de la passion allumé le flambeau.
Ce feu si étonnant est toujours le plus beau.
Mais le préjugé d’âge interdit l’amour vrai,
Le désir se languit dans ses jardins secrets.
En dépit de l’opprobre, aimons-nous sans détour.
Nous cédons au plaisir, voyage sans retour.
Les baisers enflammés de nos lèvres léchées
Nous font trembler de haut en bas, ardeur cachée.
Notre peau se hérisse, ô trouble délicieux.
La tête nous tourne quand nous fermons les yeux.
Danse de nos langues, long labour de nos mains,
Ah ! Le rouge désir se fraie un doux chemin.
Les corps impatients crient dans leurs moindres recoins,
Votre fleur imberbe réclame ainsi mes soins.
Le temple de l’amour accueille avec ardeur
Notre offrande sacrée qui a vaincu la peur,
Nudité célébrée de nos corps enlacés,
Tendrement caressés, baisés, léchés, sucés.
Plaisir sans limite, nuits torrides sans fin,
Du feu de la passion, nos cœurs ont toujours faim.
Nos sens s’engourdissent quand point enfin le jour.
Ainsi vont, heureuses, les nuits de notre amour.