Dans un précédent article, j’ai décrit comment Minou Drouet fit la connaissance d’un garçon de quinze ans, Philippe, amoureux d’elle, qu’elle finit par aimer. Dans ce poème de son deuxième recueil, Le Pêcheur de lune, publié en 1959, elle parle de la relation tendre qu’elle noua à huit ans avec un garçon de douze ans, avec qui elle jouait sur la plage.
Pour mes chers amis Bourineau
LE CHATEAU DE SABLE
I
C’est autour d’un château de sable
que tes douze ans et mes huit ans
se sont rencontrés dans le vent,
dans le vent tiède de la mer.
II
Le soleil de tes douze étés
avait semé des grains de blé
qui dansaient une farandole
sur ton nez.
III
Tout autour du château de sable,
tes longs douze ans et mes huit ans
se sont pris la main en dansant
dans le vent tiède de la mer.
IV
Tu m’as dit : « Comme tu es belle!
et tes cheveux sont si joyeux
qu’ils sont la voile de la barque
de mon cœur. »
V
J’ai ri sur le château de sable
car mes huit ans ne savaient pas
que la taquine main du vent
effeuillait toutes nos paroles
dans le vent tiède de la mer.
Source du poème : Minou Drouet, Le Pêcheur de lune, Pierre Horay (1959).
Précédemment publié sur Agapeta, 2017/08/07.