Contrairement aux autres poèmes du deuxième recueil de Minou, Le Pêcheur de lune, celui-ci n’est pas dédié. On peut donc imaginer qu’il s’adresse à un amoureux secret.
POUR TOI
Je t’ai tendu mes mains
comme on jette deux cris,
deux mains que je croyais
tellement plus rebelles,
plus fuyantes à saisir
que la fleur à chandelle.
Deux mains
qui attendaient
tout le poids
de ta main.
Les mots que tu disais
n’avaient pas d’importance
Je n’écoutais
que le miracle
de ta voix.
Je ne te demandais
que d’avoir ce visage
infini comme l’eau
et, comme elle, secret,
et d’avoir dans tes yeux,
dès que tu me regardes,
cet horizon baigné
d’on ne sait quel soleil
d’un rivage inconnu
où dansent des lianes
dont les anneaux d’or roux
ont dévoré le ciel.
Source du poème : Minou Drouet, Le Pêcheur de lune, Pierre Horay (1959).
Précédemment publié sur Agapeta, 2017/08/22.