Pauvre gamine que l’on rosse, par Rémy Broustaille

Thomas Kennington - Vagabonds
Thomas Kennington – Vagabonds

Ma deuxième sélection du recueil de vers La Chanson des Gueuses est le poème qui suit celui que j’ai présenté dans mon dernier article. À nouveau, Broustaille se plaint de la misère qui pousse de très jeunes filles à la prostitution :

PAUVRE GAMINE QUE L’ON ROSSE

Pour les vieux qui roulent carrosse,
— Autour d’agneaux vieux loups rôdants —
C’était une gentille gosse.

Sortie à peine de sa cosse,
Dans une rue à claque-dents,
La pauvre avait roulé sa bosse.

Ayant toujours vu le négoce
De l’amour aux yeux impudents,
Son rêve unique fut la noce.

Pauvre gamine que l’on rosse,
Pour fuir la faim, le froid mordant
Chez le Vice elle entra précoce.

Source du poème : Rémy Broustaille, La Chanson des Gueuses, Paris : Librairie Léon Vanier, éditeur, A. Messein successeur (1907), numérisé sur Gallica. Le poème est page 21.

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