Fleur de Feu

Alex Stevenson Diaz - Young Girl
Alex Stevenson Diaz – Young Girl – iamachild.wordpress.com

Rivières enflammées ! Désirs dévastateurs ! Torrents d’amour fou ! Ne pouvez-vous pas comme l’eau apaiser les brûlures et la soif ? Ne portez-vous aucune consolation ? Car voici que vient la menace…

Hidée Verte et Ideuse aux âmes-sœurs sanguinolentes, Edserd, la belle menteuse aux seins de nougat, domine l’horizon de sa bouche assoiffée de débauche dégoulinante. Edserd, la putain de chocolat, a recouvert la ville de ses étrons dorés. La voici qui arbore triomphalement l’impudicité de son sexe laiteux, tandis que ses seins d’acier dressés dans le vent me pissent sur le visage.

Au crépuscule je retrouve ma bien-aimée, la belle Estelle, poupée de porcelaine aux yeux de lune, dont les éclipses mettent le feu aux cœurs de bois.

— Ô homme, que regardes-tu ?

— Je regarde par la fenêtre de mon cœur.

— Qu’y vois-tu ?

— Des petites femmes, roses et vertes.

— Ô homme, arrête-toi. Sors de ton regard, viens dans mon jardin intérieur.

Jardins fleuris des poupées timides et farouches, délices parfumés de mes vieux jours, je m’approche pour goûter les secrets de ma belle. Oui, Estelle, je viens !

Ce matin elle a écrit « mon cœur de porcelaine » sur sa petite culotte.

Automne-été,
Estelle est née,
Idole athée,
Ondine ailée,
Unique aimée.

— Approche-toi de mon giron et non de ma bouche. Je serai sexiloque ce soir… Hurluberlu de mon cœur, écoute mon amour et mon chant de fraicheur : ax2 + bx + c = 0.

— J’écoute passionnément le cœur des jeunes filles amoureuses mais pudiques, et je suce leurs seins de verre.

— Mon amour, mon homme adoré, mon horloge astronomique, statuette de bois sculpté, bonheur de mes seins ! C’est un grand phou qui respire à l’envers (il chante mieux que moi). Où es-tu allé ces jours-ci ?

— Tant les jardins anglais que les chemins aux senteurs de guimauve, tant les nuits câlines caressées par la lune que les sentiers bénévoles parcourus par les chercheurs de lumière, rien ne vaut les seins de lait de ma belle. Respirer Estelle en triangle, bonheur des péniches majestueuses sous la pluie, la zibeline m’a confessé l’inanité de la chasse aux hérissons. Alors j’écoute le champ du signe, la complainte des blés mourant dans le vent, sous les oiseaux qui écrivent le plus ou le moins. Je veux des corps-nichons, des seins immortels qui illumineront mon esprit dans toutes les langues de bois !

— Le Saint-Esprit, le sein est ce prix, charmante femme en vérité.

— Perdu dans la nuit, j’ai invoqué les seins de ma belle, chocolat blanc de mes nuits d’argent, Voie Lactée de mes désirs, illumination de mes pieds, la route m’a été ouverte. Ainsi la sainteté des seins têtés a guidé mes pas de verre. Nous voici réunis.

— Oui mon amour, je te cherche et je te trouve dans mes souliers.

Elle se met à danser, et je ne me lasse pas d’admirer ses petits pas.

Étoile du matin,
Ô mon petit cœur,
Ma petite fleur
Au rire enfantin ;
Je t’adore,
Je t’embrasse,
Je te passe
Mon aurore.

— Estelle, douce enfant, je marche et je marche, piéton solitaire dans la nuit, je cherche le cygne d’étang, emblème de vérité qui chassera les brumes naudéabondes d’Edserd.

Reinier van Persijn - Den singende swaen
Reinier van Persijn – Den singende swaen (1655) – Wikimedia Commons

— Mon sexe brûlant… contre les étoiles de la nuit…

Aime moi de cent façons,
Comme une petite fille,
Mais aussi comme une femme.
Je veux vibrer de frissons
Quand tes yeux amoureux brillent
Et quand tous tes sens s’enflamment.

— Mille sens s’illuminent pour ma belle, mon corps et mon cœur s’enflamment d’une dévotion pure et athée.

Yeux — nés pour que brille la passion
Bouche — faite pour le baiser
Mains — destinées à caresser
Peau — assoiffée d’une autre peau
Mon âme — accrochée à ton âme

Ô Hamour Alluciné ! Je vois tes pieds flamber.

Le bonheur
Sous ton doigt,
Ton ardeur
Contre moi.

Viens en moi
Sans délai,
Mon palais
S’ouvre à toi.

Ton plaisir
S’écoulant
Dans mes flancs,
C’est ma rose
Qui explose
De désir.

Namour embrase mon cœur,
Rouge comme la terreur.
♥  ♥  ♥  ♥  ♥  ♥  ♥  ♥  ♥  ♥  ♥  ♥

Un cœur amoureux dure éternellement.

Ceci est une version révisée d’un article précédemment publié sur Agapeta, 2016/08/24.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.