Parodie des Louis d’or de Pierre Dupont (anonyme)

Balthus - Étude pour Nu au repos
Balthus – Étude pour Nu au repos – provient de MutualArt

La chanson « Les Louis d’or » écrite et composée par Pierre Dupont raconte comment le diable tente de séduire un jeune homme, lui promettant cent louis d’or en échange d’un engagement à ne pas se marier avant quarante ans et jusque là à courir d’une fille à l’autre ; le jeune homme refuse et se retrouve chez sa bien-aimée qui lui offre son cœur et ses biens.

Le Nouveau Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle, suivi d’une appendice au Parnasse satyrique inclut une parodie érotique de cette chanson, où un homme séduit une toute jeune fille en échange de la promesse d’un louis d’or.

PARODIE DES LOUIS D’OR
DE PIERRE DUPONT.

Un soir, étant en diligence
Sur une route, entre deux bois,
Je branlais avec assurance
Une fillette au frais minois.
J’avais relevé sa chemise
Et mis mon doigt à son bouton,
Et je bandais, malgré la bise,
A déchirer mon pantalon !

Pour un quart d’heure entre ses cuisses,
Un prince eût donné son trésor…
Mais moi je dis : — Dieu te bénisse !
Je te promets un louis d’or !

Je la branlai sans résistance,
La tête en feu, la queue aussi ;
Je pris sa main… quelle indécence !
Et je la posai sur mon vit.
Le foutre courait dans mes veines…
Je déchargeai ! quel embarras !…
Sa main, sa robe en étaient pleines…
Mais cela ne suffisait pas !

Sentant s’allumer la sournoise,
Je lui dis — : Fais un doux effort…
Sortons d’ici, que je te boise,
Je te promets un louis d’or !

Dans un hôtel nous arrivâmes ;
Bon feu, bon lit, tout s’y trouva.
Bientôt, tous deux nous nous couchâmes
Et le spectacle commença.
Foutre ! branler ! gamahuchage !
Langue fourrée ! enculement !
De tout un peu l’on fit usage…
Je crois que j’en rougis, vraiment.

Le lendemain, dev’nu plus sage,
Je m’dis que j’aurais bien grand tort
De payer un tel pucelage…
La belle attend son louis d’or !

Source du poème : Le Nouveau Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle, suivi d’une appendice au Parnasse satyrique, Eleuthéropolis : Aux devantures des librairies, ailleurs dans leurs arrières-boutiques (1866), numérisé sur Internet Archive et sur Gallica. Le poème est page 216.

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