Poésies, par Isidore Ducasse

Isidore Lucien Ducasse, né à Montevideo (Uruguay) le 4 avril 1846, et mort à Paris le 24 novembre 1870, est connu surtout pour Les Chants de Maldoror qu’il publia en Belgique en 1869 sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont. En 1870 il fit publier publier à Paris sous son nom, Isidore Ducasse, deux fascicules de ses Poésies. Le site Maldoror précise à ce propos :

Ducasse semble avoir voulu en faire une “publication permanente”, à l’image des très nombreuses feuilles qui se publiaient à la fin du second Empire. Il n’aura eu le temps de faire paraître que deux fascicules de ce mystérieux périodique, déposés l’un le 9 avril et l’autre le 14 juin 1870, mais découverts seulement en 1891 par Remy de Gourmont. Il faudra attendre 1919 pour qu’André Breton recopie ces textes sur l’exemplaire unique de la Bibliothèque Nationale et les publie dans Littérature.

En effet, Ducasse mourut peu après, et ne put donc pas préparer des fascicules supplémentaires. Malgré son titre, Poésies n’est pas un recueil de vers, ni même de poèmes en prose ; il s’agit plutôt d’une suite d’aphorismes et de réflexions sur la littérature. CONTINUE READING / CONTINUER LA LECTURE…

Poésies d’une Enfant, par Antonine Coullet

Antonine Coullet-Tessier
Antonine Coullet-Tessier (c.1903)

L’OCÉAN

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Le murmure des mers est plus triste la nuit.
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Antonine Coullet est née à La Roche-sur-Yon le 10 janvier 1892. À 9 ans elle commença à écrire de petits poèmes. Des adultes fascinés par ce don — pourtant pas si exceptionnel à cet âge — décidèrent en 1902 de publier ses vers. Ainsi parut début 1903 (mais achevé d’imprimer le 17 novembre 1902) son recueil Poésies d’une Enfant (71 pages), publié par Alphonse Lemerre à Paris. CONTINUE READING / CONTINUER LA LECTURE…

Fleurs secrètes

Les chemins de la bien-aimée

Jules Pascin – Flora aux fleurs (1928) – The Athenaeum

Le long d’un sentier qui ondule comme une caresse, je découvre les fleurs les plus belles, celles que je n’avais jamais pu approcher. Doucement, tendrement, je m’approche et je m’incline pour respirer leur parfum puis déposer un baiser sur leurs frêles corolles.
Sous les fleurs se cache la poésie qui n’ose dire son nom, celle des sentiments suprêmement niés.
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Un poème de jeunesse de Pierre Louÿs

Graham Ovenden - Kneeling Girl
Graham Ovenden – Kneeling Girl (1986)

Né à Gand le 10 décembre 1870 et mort à Paris le 4 juin 1925, l’écrivain français Pierre Louÿs s’illustra par des romans, contes, poèmes en vers et en prose. Il pratiqua aussi le canular, d’ailleurs son œuvre la plus connue, Les Chansons de Bilitis, un recueil de poèmes érotiques en prose, en fut un : il la fit passer pour une traduction d’une poétesse grecque contemporaine de Sappho. CONTINUE READING / CONTINUER LA LECTURE…

Fleur perdue

Raul Anguiano - La nina desnuda
Raul Anguiano – La nina desnuda (1944), gouache sur toile, cm. 68.6×50.8

Fleur effeuillée, fente dévoilée, fruit défendu, forêt sacrée, feu allumé, fenêtre rouge du désir…

Je suis là
Toute nue
Dans la rue
Sans lilas
Pour voiler
Ma vertu
Qui n’est plus
Sans péché

Précédemment publié sur Agapeta, 2016/03/21.

Maldoror ambivalent face à la jeune fille, chez Lautréamont

Frans De Geetere - Les Chants de Maldoror
Frans De Geetere – illustration pour Les Chants de Maldoror (vol. 2, p. 6), Paris, Blanchetière (1927)

Dans l’article « Les Chants de Maldoror, par Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont », j’ai présenté cette œuvre déroutante, tournant autour du personnage de Maldoror, anti-héros révolté se déclarant maudit et en guerre contre Dieu et l’humanité. Au fil des pages l’auteur nous livre de façon décousue les pensées et imprécations de cet homme, et occasionnellement ses actions, certaines assez insignifiantes, d’autres spectaculaires, comme collaborer au carnage d’une femelle requin avant de faire l’amour avec elle (Chant 2, strophe 13). CONTINUE READING / CONTINUER LA LECTURE…